En mai 2021, contre toute attente, alors que le monde de la libre entreprise m’est complètement étranger, je décide de me lancer à mon compte, d'exercer mon métier en freelance moi qui avait toujours été salariée. Je n’avais, jusqu’à ce jour, jamais envisagé cette option … Et pourtant à 58 ans, je me lance…
Après les deux mois de confinement de mars 2020, il me tardait de reprendre le chemin du bureau. Enfin ! Reprendre un rythme qui laissait entrevoir une reprise de la « vie d’avant », même si c’était bien illusoire en fait. Revoir mes collègues, discuter avec elles de vive voix et non plus par le biais d’un écran, reprendre un rythme, des horaires, des lieux adaptés à la vie professionnelle… en fait tout ce qui faisait ma routine d’avant (bof, bof !) était tout d’un coup, devenu le must ! Comme quoi, on sait ce que l’on possède lorsqu’on est en train de le perdre !
Mais voilà, ce retour au bureau, deux mois après cette longue parenthèse, ne nous a pas rendu notre monde d’avant. Nous entrions à grand fracas, dans cette longue crise sanitaire et ses différentes vagues successives. Fini ce confinement, si étrange que nous avions l’impression que le monde s’était presque arrêté… enfin tous ceux qui avaient la chance de ne pas être touchés par la maladie et ne fréquentaient pas les milieux hospitaliers où le pire était encore à vivre…
Deux ans après, nous sommes ballotés entre - cette envie d’oublier ce virus qui rode à chaque coin de rue, sommés selon les semaines, les régions, les âges, les lieux, de porter le masque dans la rue, à l’intérieur, de manger assis et non debout et - rattrapés par la réalité des chiffres annoncés chaque soir par les media qui nous promettent à terme une contamination quasi certaine pour chacun d’entre nous.
Entre ce confinement qui a donné un coup de frein brutal à la « vie ordinaire » qui nous était familière depuis des décennies et ce que nous vivons depuis : le télétravail et ses évolutions rapides (digitalisation des outils, bouleversement des horaires, transformation de la collaboration des équipes), la recherche de sens dans tous les aspects de sa vie (personnelle et professionnelle), l’évolution de la consommation (l’attrait du local, l’utilisation accrue du e-commerce, de la livraison à domicile), l’exode « citadin », une plus grande sensibilité à l’écologie, bref c’est une grande partie de nos actes quotidiens qui s’en sont trouvés bouleversés. Nous entrons dans une nouvelle ère dont nous ne connaissons pas encore toutes les composantes. Et c’est enthousiasmant !
A tous ces bouleversements ce sont ajoutés des éléments de ma propre vie personnelle dans laquelle mes enfants grandissaient et quittaient le nid. J'ouvrais ainsi une nouvelle page du livre de ma vie et j’ai découvert une envie irrésistible de me lancer de nouveaux défis. Pourquoi pas moi aussi - après tout, « je le vaux bien » (1) - trouver un nouveau sens à ma vie. Vivre selon mes aspirations en droite ligne avec mes convictions et expérimenter ainsi la liberté de choisir mes clients, mes missions, mon rythme de vie, mon lieu de vie et de travail et découvrir de nouveaux domaines d'activités.
C’est ainsi que j’en suis arrivée, comme beaucoup d’autres (2) à prendre ce risque de tenter l’aventure. En mai 2021, je me suis donc immatriculée en micro-entreprise pour proposer mes services de secrétariat et gestion à tous ceux qui souhaiteraient externaliser ces tâches et ceci à mes heures perdues puisque j'étais, encore à ce moment-là, salariée au sein d'un cabinet de coachs. Grande envie de liberté mais tout de même, attention - à ne pas "pousser le bouchon un peu trop loin Maurice !" (3) -, je souhaitais m'assurer de la viabilité d'un tel projet avant de lâcher mon emploi.
J'ai eu beaucoup de chance puisque j'ai largement bénéficié, au sein de ce cabinet, d'encouragements de mes collègues coachs exerçant elles-même en indépendantes pour certaines et dirigeantes de leurs structures pour d'autres. Ce soutien et cette écoute bienveillante et généreuse m'ont largement confortée dans ma décision de suivre mes aspirations. C'est ainsi qu'est née ma micro-entreprise : ASGAD - Assistante de Gestion et Administration.
(2) « Lors du premier semestre 2021, près de 290 000 auto-entreprises ont été immatriculées, soit 100 000 de plus que l'année précédente » selon Le Journal du net
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